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LE DEFI DE L'AUDIOVISUEL DANS LA MARINE, L'ECOLE ASFOY RELEVE LE DEFI…

 

Le 22 février 1988, à l'Ecole des Assistants de Foyer, du CIN ST-MANDRIER, est née une nouvelle qualification Marine. Un stage de formation à l'animation des radios et télévisions de bords a été créé. Il permettra aux animateurs bénévoles des unités embarquées d'obtenir la mention "M.AUDIO". L'objectif est de former des stagiaires aptes à animer en direct un programme télévisuel (informations, reportages, interviews, jeux, concours, ...) ainsi qu'une émission radiophonique (programme musical, informations internes, ...).


Une enquête réalisée par le LV(S) KOBUSZEWSKI, Directeur de l'Ecole des Assistants de Foyer, avec le concours du CC LEVACHER, Chef du Service Audio-visuel de la Marine, et de Monsieur GRAVIER, réalisateur à Radio France, confirme le souhait exprimé par les Commandants des unités : "Pour utiliser pleinement le potentiel des moyens audio-visuels de communication mis à la disposition des unités, il apparaît nécessaire de former du personnel qui exploitera ces techniques particulières", car "la qualité de l'animation des radios et télévisions de bord est un élément important de la cohésion et du moral des équipages".


L'Ecole des Assistants de Foyer organise deux formations d'une durée de quinze jours par an, réservées en priorité au personnel des bâtiments de la Marine Nationale. Le premier stage de mise au point du programme (stage zéro) a été suivi, du 22 février au 4 mars 1988, par quatre animateurs bénévoles des bords (FOCH et DUQUESNE) et les élèves du cours de BS ASFOY.


Après l'accueil chaleureux et néanmoins classique de chaque stage, le programme présenté nous apparaît très chargé.


Au cours du stage, de nombreux professionnels, pour la plupart extérieurs à la Marine se sont succédés sans interruption pour nous apprendre les notions de base de l'animation audiovisuelle.


Les journaux télévisés ont été analysés d'une manière approfondie par Monsieur GARNIER, spécialiste de la communication. La verve de ce dernier a subjugué l'auditoire. Peu d'entre nous ont pu grimper jusqu'au dernier barreau de l'échelle d'iconicité qu'il nous a présentée (l'échelle d'iconicité est, pour les novices, le degré des traitements de l'image).


Pleins feux sur le studio avec Monsieur LEFEVRE du C.P.A.E. (Centre de Productions Audiovisuelles des Ecoles) de SAINT-MANDRIER. Sous un éclairage "douche", "le spun sur le flood" (i.e. le tissu diffuseur placé sur un spot), le présentateur a fière allure devant la caméra.


Avec Monsieur PREAUX, animateur professionnel, nous avons constaté que les jeux télévisés demandaient une organisation rigoureuse et une technique adaptée. Son aisance devant les caméras nous a impressionnés. Seul un entraînement long et intensif permet d'acquérir l'éloquence et l'assurance qui feront d'une émission "jeux", un agréable divertissement.


Monsieur HOUDAYER, metteur en scène du théâtre de la Godille à SIX-FOURS, n'a pas mâché ses mots : "Je veux et j'exige d'exquises excuses !". Les exercices de diction, de respiration, d'expressions corporelles n'ont pas manqué.


La programmation d'une émission radio nécessite des connaissances spécifiques. Deux professionnels de la radio (Jeunesse et Sports) nous l'ont démontré. Monsieur GRAVIER, réalisateur à Radio France, est venu compléter cette formation en insistant sur l'importance de l'entraînement ; celui-ci permettant d'éviter le psittacisme et la psalmodie.


Mais incontestablement le point fort du stage a été l'intervention de Monsieur DOMINIQUE, journaliste et professeur à l'Institut National de l'Audio-visuel. De la mise en scène à la présentation d'un journal télévisé, en passant par les techniques de l'interview, son exposé a envoûté l'assistance.


Ainsi heure après heure, les nombreuses techniques de l'animation audiovisuelle présentées ont fini par interférer dans nos conceptions, car la compétence des intervenants a permis une réorganisation et une réorientation adéquates de nos connaissances.


Au-delà de nos complexes (peur du ridicule, inconfort des situations nouvelles, trac), il s'agit de nous impliquer entièrement afin d'optimiser notre volonté à réussir dans une entreprise de grande envergure. Les futurs stages seront un tremplin pour y parvenir.


Il ne faut pas s'y méprendre : nous n'avons acquis en deux semaines que les bases de la réalisation d'émissions radiodiffusées et télévisées. Mais nous avons le sentiment d'avoir beaucoup appris et qu'un monde nouveau s'ouvre maintenant devant nous. Le travail reste à faire ; il nécessitera beaucoup d'efforts en situation réelle. La mention M.AUDIO ne sera délivrée par les commandants d'unité qu'après six mois de pratique.


Nous souhaitons une longue vie à ce stage, pour la plus grande joie de nos téléspectateurs et auditeurs.


Les élèves du cours B.S. Assistants de foyer 1988.


Ndlr : Article paru dans le bulletin de liaison « Foyers » n°30 – juillet 1988.