CHERBOURG – STRASBOURG… A PIED ! LES FOYERS Y ETAIENT

 

Quarante ans après que le régiment blindé de fusiliers marins (R.B.F.M.), au sein de la 2ème D.B. du général LECLERC, ait libéré Strasbourg, l'idée d'une marche commémorative, en l'honneur de ce régiment, vit le jour.


Le départ fut donné le 26 février d'Utah Beach, sous les encouragements des anciens de la 2ème D.B. que ces marcheurs allaient retrouver tout au long de ces 1 300 kilomètres.


En 17 étapes, soit de 50 à 80 kilomètres par jour, sous la pluie et la neige, deux équipes de quatre marcheurs se sont relayées, entourées d'une logistique de six personnes.
Parmi les marcheurs, une assistante de foyer, Sylvie Leuca, a réalisé une belle performance sportive en parcourant 500 kilomètres.
Les Foyers, c'est encore l’assistant de foyer Stauder, chargé de l'intendance et qui, on se l'imagine aisément, a dû faire face à de nombreux problèmes de ravitaillement et d'installations.
Les Foyers, c'est enfin, le lieutenant de vaisseau Kuntz qui commandait ce détachement et qui a permis de régler tous les problèmes d'organisation que peut comporter une telle expédition.


Ce sont eux qui m'ont raconté leurs merveilleux souvenirs, l'accueil toujours chaleureux et parfois émouvant qu’ils ont reçu tout au long de ce périple, et en particulier en Alsace. Ils étaient bien contents, nos marcheurs, de trouver une piscine, un vestiaire de stade, bref, un toit de fortune pour y passer la nuit.


Le 14 mars, ils sont arrivés.
Monseigneur Boekel, le Père Bischoff et le Père Baumgartner les ont accueillis à la cathédrale de Strasbourg, illuminée pour la circonstance privilège rare, par le "suisse". Une messe fut ensuite concélébrée en l'honneur du R.B.F.M.


Puis ce fut la fête pour Teule, Genard, Toussaint, Quelvennec, Laury, Letouzé et l'enseigne de vaisseau Garnero, les fusiliers, pour Pouhier, le covel, les médecins Loniewski et Flahaut, et pour nos assistants de foyer. J'allais oublier Scheidecker, un matelot en permission chez lui (appartenant à la CIFUSIL de Cherbourg) venu les rejoindre avec son accordéon.


Aujourd'hui, ils sont membres de droit de l'association des anciens de la deuxième D.B., ils ont perpétué cet esprit patriotique qui animait ses soldats.
Ils ont fait des heureux, les anciens ont retrouvé pour quelques instants "une ambiance de camaraderie qui ne semble pas vieillir". Ils avaient l'impression de vivre en 1945, d'avoir remonté le temps.


Je ne sais s'ils recommenceront, car ce fut dur, mais ils gardent tous un souvenir très fort de cette aventure.
Ils me l'ont dit, je ne pouvais que vous le raconter.
A Coutances, à Maintenon, à Wisches, à Bar-sur-Aube et à Strasbourg, on n'est pas prêt de les oublier, ça ce sont les journaux et les lettres qui me l'ont appris.


Assistant de foyer Didier Le Mée
Service Local des Foyers de Cherbourg


Ndlr : Texte paru en 1985 dans le Bulletin de liaison « Foyers » n° 24.